Au commencement était le verbe
Pas facile, de savoir par où commencer.
Par
le départ, probablement. La décision prise en trois semaines de tout
plaquer en France pour m'expatrier aux Etats-Unis, pour trois ans au
minimum. Laissant derrière moi Paris, la seule ville dans laquelle je
me sente chez moi ; des parents et des amis qui se réjouissaient à
l'idée que j'aller y rester encore un moment ; un Ex un peu encombrant
; le regard et le rire de Shy, enfin.
Partir, c'était m'ouvrir
de nouvelles portes. Bénéficier d'une opportunité exceptionnelle, sur
le plan professionnel. C'était m'éloigner de l'Ex, aussi. C'était fuir,
fuir mes peurs qui bien sûr m'ont accompagnée.
Partir, c'était
aussi les soirées avec Shy ; ces précieux instants, ces rires qui
s'accordent, ces regard qui se croisent, se recroisent, se soutiennent,
s'effleurent ; les non-dits, les sous-entendus, les allusions ; les
voix qui se brisent ; et rien qui ne se passe, parce que, parce que, la
timidité, le manque de confiance en soi, la peur, la méfiance, la
différence d'âge, et bien sûr le Départ.
Partir, ça devait aussi être cette sensation de vide, de manque, d'absence. Mais devait-elle autant le concerner ?