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This is not about love

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5 décembre 2005

Et pourtant...

C'était un week-end merveilleux. Finnigan, auréolé de fantastique dans ses attitudes d'elfe rêveur, murmurant mon nom, osant enfin commencer à se dévoiler, faisant vibrer mon corps, tendre, rieur, attentionné. Phillies, son colocataire, revenu de sa crise de froideur à notre encontre, allant jusqu'à me faire des blagues. L'ambiance parfaite de ce samedi soir, devant Batman (celui de Tim Burton, de 1989) qui passait comme par magie à la télévision alors que je mourrais d'envie de le revoir, le petit dîner sans prétention que nous nous étions concotés tous les deux...

 

J'éprouve toutes sortes de sentiments complexes pour Finnigan. De la tendresse, du respect, de la curiosité, de l'intérêt... tout ce qui fait que mes yeux brillent quand je le vois et que j'ai hâte de le serrer dans mes bras.

 

Mon coeur bat plus fort, plus vite, en ce moment. Je me scrute dans le miroir, trouvant à chaque coup d'oeil un nouveau défaut. Mais c'est parce que dans une semaine je m'envole pour Paris, pour passer une quinzaine de jours en France, en vacances, avec mes amis, et ma famille. Et que Shy m'a écrit "oui, bien sûr, passe-moi un coup de fil quand tu seras à Paris, j'ai hâte de te voir".

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28 novembre 2005

Finnigan, un mois après

Il dit qu'il aime bien m'écouter parler, que je raconte bien, que c'est réel, que c'est vivant. Moi, je trouve que je parle beaucoup. Il dit que je suis jolie, que ce nouveau pantalon me va vraiment très bien. Moi, je me trouve l'air fatigué et des kilos en trop. Il dit que j'ai les jambes si douces. Moi, je me disais justement que ça faisait un moment que je ne m'étais pas épilée.

Il a les yeux qui brillent quand j'arrive et il se plaint que le moment de partir vient toujours trop tôt. Il m'invite au théâtre, il m'emmène faire les magasins dans l'ambiance de Noël, il me tient la porte quand je rentre dans la voiture, il me raccompagne toujours jusqu'à ma porte. Il se serre contre moi pour s'endormir. Il rit quand je délire avec Coloquette.

Il a omis de raconter à celui de ses amis que nous avons rencontré samedi soir que je suis française - je crois qu'il n'a rien raconté du tout - ce qui a donné lieu à une situation hautement comique... Fraichement descendu d'avion, revenant de la côte Est, l'ami en question se plaignait d'être sous le coup du jet-lag. J'ai ri et lui ai suggéré de faire le voyage depuis Paris avant de se plaindre du jet-lag. Impressionné, il m'a demandé si je connaissais Paris, et si je parlais français. Je ne sais qui avait l'air le plus confus, entre Finnigan quand son ami a posé la question ou l'ami quand j'ai répondu que mon accent bizarre, c'est parce que je suis française...

Et moi, dans tout ça ? Moi, je me blottis dans ses bras quand on regarde un film. Je lui raconte des histoires, sur moi, sur les gens, sur la France, sur la vie. Je recueille ses rares confidences, quand il se laisse aller à en dévoiler un peu plus sur lui-même. Je réchauffe ses mains quand elles sont plus froides que les miennes. Je joue à passer mes doigts sur sa peau. Je lui offre mes sourires - parfois, quand je trouve qu'il les mérite...

26 novembre 2005

Envie d'espoir

Discussion houleuse avec Finnigan. Les mots qui fusent, le ton qui monte un peu. Le français qui vient se mêler à l'anglais quand je jure. Lui qui se défend, s'explique, s'excuse.

Et moi qui me rends compte que je veux y croire.

Je veux croire que ce malentendu en était un.

Les mots durs, il les méritait. Parce que rien n'excuse son comportement. Mais son inexpérience l'explique. Il a eu l'air contri de ceux qui ont fait une grosse gaffe en croyant bien faire. Celui du garçon pris à ne pas avoir l'expérience d'un homme.

Puis après nous avons parlé. Du fait que ce n'allait pas être facile. Du fait que je complique toujours tout. De ma maladresse avec les mots anglais - de sa maladresse avec les gestes. De ma difficulté à parler en anglais de sujets intimes - parce que c'est si artificiel.

Regagner une confiance perdue sera plus dur que de l'obtenir pour la première fois. Mais cette fois les bases sont plus solides, en un sens.

Et je sens, au fond de moi, l'envie de croire que c'est possible. Que je peux construire quelque chose avec lui. Probablement pas une histoire d'amour passionné, mais de jolis moments. De quoi combler un peu les vides, attendre agréablement, oublier, parfois, que l'on attend.

22 novembre 2005

Expériences (2)

Le Gaucher et moi avons décidé d'un accord commun (et tacite) d'en rester là, vu que nous ne trouvions ni l'un ni l'autre ce que nous recherchions en ayant ce type de relation poussées. C'est alors que j'ai commencé à remarquer l'intérêt de Finnigan à mon égard. A priori, je n'aurais jamais cru m'intéresser à lui. Petit, sec, blond aux yeux très clairs : pas du tout mon genre. Physiquement.

Et puis, en passant de plus en plus de temps avec lui, j'ai commencé à envisager de le voir autrement que comme un ami. J'ai été intriguée par son côté un peu secret, obscur parfois ; tout en sachant que j'allais probablement au devant de la découverte de sombres complexités, doutes et incertitudes, j'ai eu envie d'en savoir plus.

Alors, un soir, j'ai accepté de prendre un verre chez lui. A minuit, nous étions seuls tous les deux. Trois heures plus tard, la peur au ventre, le coeur battant à tout rompre, les veines inondées d'adrénaline, je me suis blottie contre lui. Quand il a passé son bras autour de mes épaules, j'ai entrevu l'espoir, à nouveau. L'espoir de pouvoir, à nouveau, aimer et faire confiance. La possibilité, fragile mais vivante, de laisser se développer ce genre de relation, malgré ma peur, sans la vision de quelques 9000 km de distance à chacun de ses gestes vers moi, de mes gestes vers lui.

Une semaine plus tard, nous commencions à nous révéler l'un à l'autre, à nous avouer d'intimes complications et notre incompétence, chacun d'une manière particulière, à avoir une relation sexuelle normale (et par normale, j'entends moyenne, dans la norme).

Le lendemain matin, le monde chantait, le soleil brillait, j'avais la tête dans les étoiles, je me trouvais belle dans la glace, nous allions dans la bonne direction pour vaincre mes réticences, ses défaillances.

Bien sûr, je restais réaliste. Entre les différences culturelles, mon incapacité à m'exprimer aussi joliment, aussi fluidement, aussi justement en anglais qu'en français, nos complexités, et ma difficulté à nouer une relation amoureuse, il y a de fortes chances pour que nous ne soyons jamais amoureux.

Mais la tendresse s'installait. La confiance aussi. Et le simple plaisir de partager un jus d'orange sous les rayons du soleil, en tête à tête.

Même si je n'ai pas arrêté de penser qu'il n'arrive pas à la cheville de Shy, je crois aussi ne pas le connaître suffisamment pour juger.

Et puis, ce week-end. Un samedi soir parfait. Un bon film. Un verre autour duquel nous discutons de tout et de rien. Les baisers, de plus en plus langoureux, de plus en plus appuyés. Sa main prenant la mienne pour m'entraîner dans sa chambre. Les caresses, la tendresse, la douceur, l'excitation qui monte. Son sourire, mes yeux dans ses yeux, sa jouissance.

J'ai inscrit "Do you mind if I take a shower?" au palmarès des phrases qui tuent, malgré le "Do you mind".

Je me suis vraiment sentie salie. Insultée. Trahie. Je recommençais à accorder ma confiance, et je tombe sur un salaud qui n'a même pas compris que ce genre de choses, c'était à double sens.

J'ai ravalé mes larmes, ma fierté, ma rage. Je me suis rhabillée. Et j'ai répondu. "Do you mind if I go home?". Et je suis partie. Sans me retourner.

Au fond de moi, quelque chose espère qu'il s'agit d'un immense malentendu. Mais la confiance est morte. Pour toujours ?

20 novembre 2005

Expériences (1)

Un homme, c'est loin d'être assez pour combler un manque. Ma première expérience, désastreuse, sur le sol américain, m'a prouvé qu'il ne me suffit pas d'être attirée par un homme auquel je plais pour avoir une relation sexuelle satisfaisante avec lui. Il me faut aussi beaucoup de confiance. Et, le Gaucher, je ne lui faisais pas confiance. A raison, d'ailleurs, comme la suite me le démontra.

La différence d'âge, presque la même qu'avec Shy, ne le gênait pas. Il s'est rendu compte une fois que j'étais dans son lit que j'ai cinq ans de moins que lui. Cinq ans d'expériences en moins. C'était le premier corps d'homme que je découvrais depuis celui de l'Ex... J'ai tâtonné, hésité, puis fini par réussir suffisamment à comprendre comment il fonctionnait pour amener le Gaucher à l'orgasme. Moi, je n'ai pas pu. Pas pu me détendre assez pour prendre vraiment du plaisir.

Cela prouve probablement que je ne suis pas une fille facile.

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19 novembre 2005

Au commencement était le verbe

Pas facile, de savoir par où commencer.

Par le départ, probablement. La décision prise en trois semaines de tout plaquer en France pour m'expatrier aux Etats-Unis, pour trois ans au minimum. Laissant derrière moi Paris, la seule ville dans laquelle je me sente chez moi ; des parents et des amis qui se réjouissaient à l'idée que j'aller y rester encore un moment ; un Ex un peu encombrant ; le regard et le rire de Shy, enfin.

Partir, c'était m'ouvrir de nouvelles portes. Bénéficier d'une opportunité exceptionnelle, sur le plan professionnel. C'était m'éloigner de l'Ex, aussi. C'était fuir, fuir mes peurs qui bien sûr m'ont accompagnée.

Partir, c'était aussi les soirées avec Shy ; ces précieux instants, ces rires qui s'accordent, ces regard qui se croisent, se recroisent, se soutiennent, s'effleurent ; les non-dits, les sous-entendus, les allusions ; les voix qui se brisent ; et rien qui ne se passe, parce que, parce que, la timidité, le manque de confiance en soi, la peur, la méfiance, la différence d'âge, et bien sûr le Départ.

Partir, ça devait aussi être cette sensation de vide, de manque, d'absence. Mais devait-elle autant le concerner ?

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